Introduction
Dans l’épisode précédent, vous avez découvert l’Empire constitutionnel. Sa géographie, son fonctionnement, sa hiérarchie, ses peines de prison, etc. Nos deux héros, Méric Lefatte et Philopé Tarmis se sont rencontrés le jour du tricentenaire de la création de l’Empire. Chargé de la sécurité de l’Empereur, Méric suivait le convoi et contrôlait à distance tout le dispositif qu’il avait mis en place pour la sécurité du souverain. Cela n’avait pas suffi, l’Empereur avait été abattu d’une balle dans la tête. Au moment des faits, personne ne savait qui était le tireur, mais on imaginait l’endroit d’où il avait agi . Un des snipers placé par Méric sur les toits des immeubles environnants avait été retrouvé mort et son fusil avait disparu. Cet emplacement était parfait pour avoir une vue sur une grande partie de Vichy et plus particulièrement sur l’endroit où l’Empereur avait été tué.
Histoire
Méric devait être entendu par la garde Impériale, elle voulait comprendre avec lui quelle était l’origine de cette tragédie. Piarre Moiso, inspecteur en chef de la garde l’interrogeait :
<< Monsieur ! Quelle est votre opinion ? Où est-ce que ça a foiré ?
– Ecoutez Piarre, je ne comprends pas. L’homme qui a été abattu était un des meilleurs, si ce n’est le meilleur. C’est pour ça que je l’avais placé ici, lui particulièrement ! Je ne sais pas comment il a pu se faire avoir !
– Les accès de l’immeuble étaient-ils sécurisés ?
– Bien entendu ! Que croyez-vous ? Les immeubles étaient sécurisés, mieux que ça, ils avaient été vidés de leurs habitants, comme tous les ans, celui-ci et toutes les habitations où passait l’Empereur << qu’il vive une vie longue et heureuse >>…Pardonnez-moi, l’habitude !
– Je comprends, rappelez-vous que tant que son fils n’aura pas pris ses fonctions, les usages sont suspendus. Passons pour cette fois ! Donc, les immeubles étaient vides et le sniper tué était le meilleur de vos hommes dans ce domaine.
– Vous avez parfaitement résumé la situation. Je n’en reviens pas ! J’ai échoué dans ma tâche ! dit alors Méric presque effondré à cause de son échec.
– Méric ! Je vous connais, l’Empire entier vous connait ! On sait que vous êtes le meilleur. Je ne sais pas si vous auriez pu éviter ce drame ! Mais ce que je sais c’est que si vous, vous n’avez pas pu contrer cet homme ou ces hommes, aucun autre n’aurait réussi ! J’ai assez d’éléments pour le moment, commencez votre enquête avec votre nouvel équipier. Je laisserai des hommes pour les tâches secondaires aux alentours de la scène de crime. >>
Méric se leva, salua Piarre et sortit du bureau. Dans le commissariat tous les policiers étaient au travail. Philopé lisait un dossier lorsqu’il leva la tête et vit Méric. Il avança vers lui et lui dit :
<<Qu’est-ce que ça a donné ?
– Ben rien ! On sait rien ! Rien du tout ! Micha a été tué mais on sait pas comment ! Fais attention, les usages sont suspendus pour le moment, j’ai failli m’faire avoir !
– Oui, jusqu’à ce que le nouvel Empereur soit en place, ça devrait pas durer longtemps dit Philopé. Je regarde les dossiers mais je ne comprends rien, tout était parfait ! Comment le tireur a-t-il pu entrer dans l’immeuble ? Dans ton rapport tu marques qu’Il avait été sondé plusieurs fois pour être sûr qu’il soit vide ! Les accès étaient verrouillés mécaniquement… Je suis perdu !
– On réussira Philopé, on va retourner là-bas et on trouvera forcément un truc. >>
Les deux policiers prirent place dans la pogarde de service et allèrent jusqu’à l’immeuble en question. Des dizaines d’agents de police étaient là, mais également Mathéo Balzi qui vint à la rencontre des deux hommes :
<< Méric ! T’as du neuf ?
– Non rien, on vient là pour ça justement.
– Ici pas grand-chose, juste les douilles des balles qui ont servi pour tuer l’Empereur, donc rien. On sait juste qu’elles viennent du fusil de Micha. Le scan de l’immeuble a été fait à quelle heure ? Ce n’est pas mentionné dans ton rapport !
– Ah ! Il a été fait quelques minutes avant qu’on parte.
– Où est le rapport du scanner ? Il me le faut pour le dossier.
– Je ne sais pas il est censé y être ! C’est moi qui l’ai mis dedans ! dit alors Méric agacé. Montre-le-moi. >>
Méric prit le dossier électronique, fit défiler les documents énergiquement mais ne trouva rien. Tous les autres rapports de scanner étaient là, il n’en manquait qu’un ! Méric se mit à pâlir, avant de se reprendre et de dire :
<< Cette histoire sent mauvais ! Il doit y avoir une taupe chez nous ! Une taupe bien placée pour pouvoir avoir accès à ce dossier. Mathéo, quand est-ce qu’on te l’a donné ?
– C’est toi qui me l’as donné ! J’étais en entretien avec Le sénateur Zietrick lorsque les coups de feu ont retenti. Il a eu un malaise, ça m’a retardé, je suis arrivé dès que j’ai appris ce qui s’était passé, en gros cinq minutes après. Par la suite j’ai inspecté les lieux, je t’ai demandé le dossier quasiment de suite, soit dix minutes après les coups de feu et depuis, il est mis à jour toutes les minutes.
– Quelqu’un s’est servi dans MON dossier ! dit alors Méric fou de rage. Il faut retrouver ce scan et vite !
– J’étais pris par l’enquête près du corps, comment avez-vous procédé après les coups de feu ? demanda Mathéo.
– Eh bien, nous avons appelé tous les agents en poste et le seul qui n’a pas répondu c’était Micha. Le connaissant je me doutais qu’il y avait un problème et je me suis dit que je devais aller voir sur le toit. J’ai cassé la fermeture mécanique sur la porte d’accès, j’ai pris les escaliers et je l’ai trouvé.
– Bon ! Il faut savoir ce qui s’est passé ici. Ça fait plus de vingt-quatre heures que j’ai rien avalé, venez on va manger un morceau.>>
Il était quasiment vingt-deux heures, Mathéo, Meric et Philopé se rendirent dans une brasserie. Dans celle-ci, la mort de l’Empereur importait peu, la vie n’était pas très différente des autres jours. Le barman servait des cafés, de l’alcool, excepté la cuvée impériale, interdite pendant l’ère de transition de pouvoir. Au fond de la salle deux messieurs, l’un très fin l’autre plutôt bien portant, étaient en train de jouer aux cartes. Les trois hommes commandèrent un sandwich, Mathéo regarda dans la direction des gens jouant aux cartes au fond de la salle et dit :
<< Marçal, Patrock !>>
L’une des deux personnes se retourna et salua Mathéo :
<< Mathéo, comment tu vas ! Mais, c’est Méric ma parole ! Venez, venez !
– Comment vous allez dit alors Mathéo, en invitant Philopé et Méric à le rejoindre. Marçal punaise t’as pris au moins trente kilos !
– Ben ouais… Qu’est-ce que tu veux ! Sinon ça va et vous deux ! Vous avez sacrément évolué, on vous voit partout, dit alors Marçal.
– Oui, mais avec la mort de l’Empereur on est surchargés…
– J’imagine ! Ça n’empêche qu’on a toujours une partie en cours !
– Comment ça dit Mathéo ?
– Arrête de faire semblant dit alors Patrock, rappelle-toi notre dernière belote ?
– On n’a pas le temps j’suis désolé les mecs mais là…
– Toujours un trouillard Mathéo, de quoi as-tu peur, de prendre une fessée ! ?>>
Ces paroles avaient vexé Mathéo, il regarda Méric et dit :
<< Ok on s’en fait une petite !
– Euh… Ouais ! J’suis pas sûr de m’rappeler les règles… Ça fait j’sais pas combien d’années qu’on n’a pas joué ! dit le commissaire. T’es sûr que tu préfères pas qu’on se fasse ça une prochaine fois !
– On n’en aura pas pour longtemps. >>
Méric et Mathéo s’installèrent à la table. Marçal prit la parole :
<< Etes-vous prêts à vous faire rétamer les enfants ! ?
– Attends un peu avant de te réjouir ! dit Mathéo. Patrock, distribue les cartes, vite, on n’a pas le temps de faire une partie, à mille-et-un on s’fera ça en trois manches !
– Ça marche pour moi dit Patrock en distribuant les cartes.
– Méric, qu’est devenu ton frère ? Celui qui jouait comme une bille !
– Je n’ai pas de frère, répondit Méric. Ma mère a bien accouché d’un enfant mais il est mort-né, ça m’étonnerait que tu le connaisses !
– Mais si, Richard ! Le mec tout p’tit à qui on a mis une taule y a bien longtemps de ça !
– Richard c’est mon cousin ! Il est serveur à l’hôtel Marisse II sur Vénus, il revient de temps en temps sur Terre.
– Quel dommage, j’aurais bien aimé lui remettre une cartouche ! répondit Patrock d’un air arrogant.
– Bon ça suffit ! répondit Mathéo. Cœur demandé, je prends !>>
Patrock distribua le reste des cartes et le jeu débuta, Mathéo mis le dix de cœur, Marçal le valet, Méric mit le neuf et Patrock le sept. Mathéo lança : << Bon sang neuf sec, ça commence bien ! >> Marçal avait la main, il mit un as de pique, Méric le sept, Patrock le dix et Mathéo mis son sept de cœur en disant : << La chance tourne visiblement ! Ah ah ! >>. Le troisième tour, Mathéo mis le huit de cœur Marçal le huit de trèfle, Méric l’as de de cœur… Mathéo stoppa la partie :
<< J’comprends pas là ! Tu lui as donné ton neuf comme ça gratos ! nan mais t’es devenu con ou quoi ?
– Oh ça va, j’ai pas la tête à la belote, l’Empereur est mort j’ai autre chose à penser. Marçal, Patrock, remettons ça à plus tard s’il vous plait ! Mathéo, allons manger et pensons à notre enquête.
– Vous fâchez pas les enfants ! dit Marçal, vous êtes mauvais c’est tout ! Vous r’viendrez et puis on vous f’ra vot’fête comme au bon vieux temps ! Méric, n’oublie pas les usgaes ! Ce serait dommage que tu te retrouves en prison !
– Les usages sont suspendus pendant l’ère de transition de pouvoir… pfff d’toute façon j’préfère rien dire !
– Bon ça suffit ! dit alors Mathéo en jetant ses cartes ! Oui on va aller manger, de toute façon, t’as raison j’en ai rien à foutre ! >>
Mathéo et Méric se levèrent et retournèrent au bar. Mathéo était frustré par cette expérience, il y a quelques années de cela, c’était la bataille entre ces deux équipes, et bien qu’à l’époque ils ne s’entendaient pas très bien, ils adoraient s’affronter. La dernière partie qu’ils avaient faite s’était achevée sur une égalité parfaite mille-et-un partout, ce qui est très rare. Ils devaient se refaire la revanche quelques jours plus tard, mais Marçal et Patrock avaient manqué aux usages impériaux et avaient été emprisonnés dans une prison de premier degré !
Les trois hommes prirent une bonne heure pour manger, il était presque minuit quand Mathéo dit :
<< On va reprendre notre enquête. Déposez-moi sur la scène de crime, je vais voir s’il y a eu des avancées. Vous, tentez de savoir où est passé ce scan. Ce n’est peut-être qu’une erreur ! Par contre, s’il y a une taupe dans nos services il faut que nous sachions qui c’est ! >>
Le trio monta dans la pogarde conduite par Méric. Mathéo fut déposé sur le boulevard Sichon. Méric et Philopé s’en allèrent de suite après. Le commissaire dit alors :
<< Cette histoire est bizarre ! Ce scan qui a disparu ! Ça ne peut pas être une erreur de ma part, je suis sûr de ce que j’ai fait.
– Méric, dit Philopé, tout le monde sait bien que tu es un homme intègre. Aussi intègre que tu sois, tu peux faire une erreur. Sans compter que tu as le stress de la situation, ta mémoire peut être vacillante !
– Non Philopé ! Je ne peux pas avoir fait d’erreur, pas celle-là en tout cas. Faut que je réfléchisse. L’Empereur a été tué ! Après, qu’ai-je fait… Mathéo est arrivé en gros cinq minutes plus tard. Il venait à peine de me demander ce qu’il venait de se passer que déjà il voulait voir mon rapport…
– Cinq minutes ça fait beaucoup quand même, répondit Tarmis. La place de la cérémonie se trouve à cent mètres de là où a été tué l’Empereur. Même si le sénateur a eu un malaise, je trouve le délai très long.
– Mathéo… C’est bizarre… C’est bizarre… Répéta alors Méric. >>
« Revenons sur la scène de crime, lorsque Méric et Philopé ont déposé Mathéo. »
Le chef de la garde impériale salua les deux policiers et alla voir un des agents en place, qui le reconnut de suite et le salua :
<< Mes respects gardien impérial !
– Bonjour ! Qu’avez-vous fait depuis le meurtre de l’Empereur ?
– On inspecte les lieux, les habitants ne sont pas encore autorisés à réintégrer leurs appartements.
– Très bien. On a un scanner à disposition ?
– Bien entendu répondit le jeune agent, il faut aller voir le lieutenant Sivelle, il doit être dans le hall.
– Très bien merci. >>
Mathéo s’avança vers l’entrée de l’immeuble où effectivement, le lieutenant Sivelle donnait des directives aux policiers présents. Le chef de la garde lui dit :
<< Yannick.
– Mes respects, gardien impérial.
– Il me faut le scanner, faites sortir tous les flics de l’immeuble !
– Mais pourquoi, en théorie il faut une autorisation écrite pour s’en servir.
– Oui, de la main de l’Empereur, jusqu’à preuve du contraire, il ne risque plus d’écrire grand-chose. Donnez-le-moi, j’en prends l’entière responsabilité.
– Bon si vous y tenez ! >>
Le lieutenant donna l’appareil à Mathéo, il partit dans une pièce voisine et attendit que les policiers dans l’immeuble soient descendus. Il demanda alors :
<< Yannick, c’est bon ?
– Oui tout le monde est sorti >>
Mathéo lança le scan et rempli le F.E.O Formulaire Electronique Obligatoire :
» Lieu scanné : 17 boulevard Sichon ; Vichy – Nom de l’utilisateur : Méric Lefatte – Matricule 720516 – Autorisation 774-775/ tricentenaire. »
Le scan fut lancé, quelques secondes après le résultat apparaissait sur l’écran : Il restait un homme au troisième étage.
Mathéo dit :
<< Il reste quelqu’un ! Je t’avais demandé de faire sortir tout le monde !
– Mes sept agents sont là monsieur.
– Comment ça ?
– Je vous dis que s’il y a quelqu’un dans l’immeuble ce n’est pas un de mes hommes.
– Quoi ? Envoyez-moi vos sept policiers on va aller voir qui est là-haut. >>
Mathéo montra au lieutenant le résultat du scanner. Dans l’appartement trois-cent-deux, il y avait quelqu’un. Le chef de la garde prit la tête des opérations, Sivelle, lui, restait en bas. Les huit hommes arrivèrent devant l’appartement concerné, ils avaient un bélier avec eux et défoncèrent la porte. Les sept policiers entrèrent à toute vitesse dans l’appartement. Il y avait un homme cagoulé, il fut surpris. Près de lui il y avait le fusil de Micha. Il l’attrapa et tira sur la jambe droite d’un des policiers entré dans l’appartement. Il était doué pour viser bien et vite, surtout dans cette situation. Sur sa ceinture il avait des grenades, il en dégoupilla une rapidement et la lança. Cela fit une fumée épaisse qui mit l’équipe de Mathéo dans la déroute. Ces quelques instants d’égarement permirent à cet homme de casser la fenêtre de la pièce où il se trouvait, derrière cette baie il y avait un balcon. Il s’y rendit, sauta et attrapa le rebord du balcon de l’étage supérieur et s’y hissa. Mathéo hurla :
<< Vite, à l’étage au-dessus ! Un homme reste avec le blessé, appelez les secours, les cinq autres avec moi. >>
Au pas de course les six hommes montèrent les escaliers pour arriver à l’étage supérieur. Mathéo alluma la lumière. Aucune trace de l’homme cagoulé. Il hurla alors :
<< Défoncez la porte de tous les appartements il faut le retrouver !>>
A peine eut-il fini de donner ses ordres que la lumière se coupa. L’homme recherché venait de couper le courant. Il avait le fusil de Micha, l’une des meilleures armes sur le marché : Visée infrarouge, ajusteur de tir, système antitremblement . Les agents de police eux n’avaient que leur pistolet de service, Mathéo savait bien ce que cela voulait dire. A peine l’avait-il pensé qu’il entendit le premier coup de feu retentir et l’agent à sa droite tomber à terre. L’homme cagoulé hurla alors :
<< SORTEZ ! SORTEZ OU J’EN BUTE UN AUTRE ! JE NE PRÉVIENDRAI QU’UNE FOIS !
– Ok ! Ok on sort dit alors Mathéo ! Sortez tous ! Vite !>>
Les six hommes retournèrent dans l’escalier, Mathéo dit alors :
<< Vous quatre, on n’a pas beaucoup de temps. Vous allez à l’étage en dessous, vous faites comme lui, vous grimpez sur le même balcon. Vous restez discrets jusqu’à ce que la lumière revienne. La porte de l’appartement d’où il est sorti est en gros à cinq mètres de l’entrée de l’escalier. Sa voix venait de droite, vous devriez donc être en sécurité. Dès que la lumière revient vous sortez, je sortirai aussi ! Surtout ne le tuez pas, il nous le faut vivant. Toi, tu restes avec moi dit-il en pointant du doigt le dernier agent. Il faut qu’on remette le courant. >>
Mathéo regarda le scan et vérifia où était placé le disjoncteur général. Il se situait au dernier étage. Si on l’enclenchait cela couperait le courant partout dans le bâtiment. En le remettant en service tout l’immeuble serait réalimenté. Il dit alors à l’agent resté avec lui :
<< Il faut que t’ailles au dernier étage, tu auras le disjoncteur général juste devant toi, tu le descends et le remonte aussitôt ! Fais-vite ! >>
Une minute et demie plus tard la lumière revint, Mathéo sortit, l’homme cagoulé avait été surpris ! Mathéo dégaina son arme et tira dans la jambe de l’homme qui tentait de fuir. Il tomba à terre, le chef de la garde hurla :
<< BOUGE PAS ! OU T’ES CUIT >>
Les quatre policiers arrivèrent, passèrent les menottes à cet homme et se tournèrent vers leur collègue gisant au sol. Mathéo s’approcha et retira la cagoule du tireur.
Il était cinq heures du matin, Méric et Philopé n’avaient pas avancé sur l’enquête, ils étaient dans la pogarde, ils avaient discuté longuement et avaient de très fort soupçons sur l’intégrité de Mathéo, lorsqu’un hologramme apparut, il s’agissait d’un appel destiné à ce véhicule :
<< Méric, Philopé venez me voir ! On a du neuf !>>
Aussitôt ordonné aussitôt exécuté, les deux hommes se rendirent au commissariat où à leur arrivée, trois policiers s’emparèrent de Méric et le menottèrent. Il s’écria alors :
<< Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi m’arrêtez-vous ? >>
Piarre arriva, il vint à la rencontre des deux hommes :
<< Philopé restez-ici, Lefatte dans mon bureau
– Mais c’est quoi ce bordel ! répondit Méric
– Tu vas vite comprendre dit Piarre. >>
Méric fut emmené sous bonne garde jusqu’au bureau de Moiso.
<< Monsieur Lefatte ! Monsieur Jason Lefatte né le 12 septembre 2395, mort le même jour de cause inconnue ! C’est bien ça ? !>>
Le commissaire pâlit. Son regard habituellement très sûr était soudainement plein de doutes. Il baissa la tête et dit :
<< Oui Monsieur ! Jason Lefatte, frère jumeau de Méric Lefatte. Comment avez-vous su ?
– Figure-toi que le scan de l’immeuble que tu n’as pas fait, enfin, que ton frère n’a pas fait. Forcément, il se cachait déjà dedans. Ça risquait de porter préjudice à Méric. Monsieur Balzi par sympathie pour lui a refait ce scan avec l’idée de l’inclure au dossier et ainsi vous éviter, enfin éviter à Méric de nombreux problèmes. Il ne croyait pas à la l’hypothèse de la taupe, mais plutôt à un simple oubli. Bref, lors du scan, ils ont découvert qu’un homme se cachait à l’intérieur du bâtiment, il se croyait tranquille. Quand ils l’ont trouvé, il était cagoulé. Il a bien essayé de se défendre mais ils l’ont attrapé, ce sale chien ! Même si ça a coûté la vie à un de nos agents. Bien entendu quand les policiers ont découvert son visage, celui de votre frère, ils n’y croyaient pas, surtout Mathéo, il venait juste de vous quitter ! Votre frère ne voulait rien savoir. Finalement nous l’avons menacé de le placer sous détecteur cérébral ! Et vous savez ce qu’il reste de votre cerveau après cet exercice. La menace a suffi, et on a tout su ! Méric fait partie de la résistance depuis des années ! Vous avez été déclaré mort à la naissance par erreur, on ne sait pas trop comment mais vous avez terminé dans un orphelinat ou vous n’avez jamais été adopté. Ce n’est qu’il y a un an que vous vous êtes retrouvés par hasard et que vous avez mis au point ce plan… Qui accuserait le policier le plus décoré de l’Empire ! Sans compter qu’il faisait partie du cortège, qui se serait douté que ce n’était pas lui mais son frère qui accompagnait l’Empereur ! L’immeuble avait été sécurisé, mais pas vraiment puisque Méric, le vrai cette fois-ci se cachait déjà dedans… Le scan manquant manquait pour une bonne raison, l’immeuble n’était pas vide. Micha était un des plus fervents défenseurs de l’Empire et Méric voulait s’en débarrasser depuis longtemps, il faut dire qu’il était un de ceux qui dérangeaient le plus la résistance, son tableau de chasse était impressionnant. Il l’a placé ici pour faire d’une pierre deux coups, l’abattre lui et l’Empereur ! Mais ça ne vous suffisait pas ! Le sénateur Zietrick était dans le coup ! Il devait retarder Mathéo pour l’accuser plus facilement d’avoir fomenté l’assassinat ! Pourquoi avait-il mis cinq minutes à arriver sur les lieux ! Peut-être le temps de descendre du toit. Tout était si bien huilé ! Dommage. Méric attend dans une cellule ! Son jugement débutera dès que l’enquête sera terminée ! Ça ne durera pas longtemps. Jason, bien sûr, tu feras aussi partie du banc des accusés. Nul doute de la sentence ! Quel dommage que le peine de mort ne soit pas appliquée ! Remercie l’Empire Jason, remercie-le. Grâce à sa bonté tu pourras respirer encore longtemps !
– L’Empire constitutionnel n’a de constitutionnel que le nom Monsieur ! Il est mené d’une main de fer par un dictateur sans aucune pitié ! Méric et moi pourrons en discuter lorsque nous serons jugés ! >>