Cette œuvre est une fiction.
« C’est quand le dernier arbre aura été abattu, que le dernier poisson aura été pêché et que la dernière rivière aura été empoisonnée , que l’homme s’apercevra que l’argent ne se mange pas. » Géronimo ».
En ce temps, la planète des hommes n’était plus ! Autrefois, il y avait de cela déjà bien des siècles, des rivières magnifiques coulaient entre des berges d’une beauté sans nom. Des animaux de toutes sortes couraient, chassaient, jouaient. Qu’importe où le regard se tournait, tout était beau. Puis vint l’ère de l’industrialisation et des guerres mondiales. Tout se développait très vite, trop vite, au point d’empoisonner de la plus petite rivière au plus grand des océans. Le ciel jadis bleu était devenu jaune ; cette belle planète était désormais surnommée le caillou. Les hommes vivaient reclus sous terre, car les pluies n’étaient plus faites d’eau, mais d’acide, et les rares personnes qui avaient voulu sortir de ces galeries par les accès anciennement utilisés par les humains pendant l’ère dite de transition, n’étaient jamais revenues, sans doute étaient-elles mortes ! Dans ce monde souterrain, les hommes vivaient et une société complexe avait vu le jour, elle était très hiérarchisée, compartimentée et technologiquement très développée. Des panneaux récoltaient l’énergie venant du noyau de la planète, celle-ci fournissait l’électricité nécessaire au fonctionnement de cette civilisation.
Certains chercheurs souhaitaient quitter cette planète, certains livres expliquaient la vie d’avant, les paysages que l’on pouvait croiser, ces hommes voulaient terminer leur vie sur une planète pouvant leur offrir les mêmes choses. Ils savaient qu’à quelque distance de là, la planète sur l’orbite voisine pour être exact était vivable. Bien des livres en parlaient, du temps où l’humanité vivait à la surface, elle voulait la coloniser. Ces chercheurs qui étaient-ils ? Des hommes voulant le bien de l’humanité, une humanité prospérant, mais respectueuse de la nature, car ils savaient que l’homme dans son esprit est foncièrement mauvais et destructeur. Tel un virus, il veut se coller sur une cellule et vivre sur ses réserves. Pour éviter cela, ils avaient créé une société secrète regroupant environ deux-cents personnes, les critères de sélection étaient très élevés, les candidats qui étaient repérés par les sélectionneurs devaient être d’une moralité quasiment parfaite. Je vais vous raconter la dernière aventure des cinq membres principaux de cette société, arriveront-ils à leurs fins ? Vous le saurez bientôt. Laissez-moi vous présenter ces personnages : Arthur le dirigeant, chef suprême incontestable et incontesté, Théodore, Luc, Antoine et Niorde les chercheurs. Ces cinq hommes avaient inventé et mis au point le plan d’évasion de la planète devenue hostile. Ce plan devait réussir, sans quoi tout serait perdu, les quelques centaines de membres devaient se rendre à la surface et ils savaient parfaitement qu’il existait une grande probabilité d’échec bien que dix ans plus tôt, Arthur avait trouvé une sortie un peu moins dangereuse que les autres. Il trouva une plaine pour y placer un vaisseau, son élaboration prit plusieurs années et bien entendu avait été faite dans le plus grand secret. Si les Maitres (la classe dominante) venaient à découvrir leur plan, la prison à vie dans les pénitenciers noirs était la peine à encourir.
Niorde était un ancien membre des commandos, il avait changé de camp, c’était devenu un fervent défenseur des droits humains. Il lisait dans sa chambre un livre sur l’ère de transition :
« Du haut de cette colline je voyais le monde comme s’il était à mes pieds. Il y avait des arbres à perte de vue et des animaux qui s’abreuvaient à un petit étang. A quel festival de beautés infinies avions-nous droit avant cette terrible dernière guerre mondiale. De cette colline il ne me reste que des souvenirs, car aujourd’hui il n’existe plus qu’un désert terriblement hostile, plus d’arbres, plus d’animaux, plus d’étangs, que du sable. Je crains de devoir, avant la fin de ma vie, retrouver la majorité de mes semblables dans ces galeries, froides et terrifiantes. J’ai honte d’être humain, car je dois porter ce terrible fardeau sur mes épaules »
Ce livre était très célèbre, il avait été écrit par l’écrivain le plus connu de la dernière génération à avoir vécu à la surface. Niorde reposa son livre et alla vers la porte de sa chambre. Il était midi et son estomac gargouillait, quand un bruit terrible le fit sursauter ; la porte de sa maison venait d’être enfoncée, un homme hurla :
» POLICE DES MAITRES, RENDEZ-VOUS ! »
Niorde prit son arme, une sorte de mitraillette et se cacha derrière sa porte. Il ne fallut que quelques secondes pour que celle-ci soit également enfoncée par un policier des maitres. Niorde prit son fusil à l’envers et donna un violent coup de crosse sur le visage du policier venu l’arrêter, qui hurla alors :
<< VENEZ M’ AIDER VITE ! TUEZ-LE >>
Après ces paroles, les coéquipiers de cet homme firent feu à l’aveuglette dans le Salon de Niorde, une de ces balles toucha le policier blessé au visage et le tua sur le coup, Niorde quant à lui faisait le mort. Après quelques secondes d’attente interminable, le chercheur entendit les pas des policiers qui s’approchaient lentement de la chambre. A la vue de leur collègue mort au sol, ils eurent un cri de stupeur, une demi-seconde d’égarement qui permit à Niorde de réagir, il se redressa rapidement et tira sur ces policiers qui s’effondrèrent au sol. C’était aujourd’hui qu’était prévu le départ, il devait aller voir ses quatre collègues et les prévenir. Il sortit de chez lui et courut jusqu’au repaire où il devait se rendre pour le décollage prévu à dix-sept heures. Tout le monde était déjà là, les principaux intéressés et les autres membres de cette société qui devaient quitter le caillou. Niorde hurla alors :
<< J’ai été attaqué ! Les Maitres savent ce que nous préparons ! J’en ai tué trois il y a quelques minutes, ils ont tout démoli chez moi !
– Quoi ! Répondit Arthur ! Comment savent-ils ?
– Je ne sais pas mais… >>
Niorde n’eut pas le temps de finir. Quinze policiers arrivèrent arme au poing. L’un d’eux prit la parole :
<< Messieurs-dames, restons calmes et courtois, il y a déjà eu trois morts, il n’est pas nécessaire qu’il y en ait d’autres. Je sais que vous avez créé un vaisseau et que vous souhaitez quitter la planète. Nous vous surveillons depuis longtemps et savons que vous partez aujourd’hui. Je vais être franc avec vous, ce que nous voulons ce n’est pas vous en empêcher, mais plutôt partir avec vous.
– Comment ! ? Répondit Arthur ! Vous rendez-vous compte ? Jamais, jamais je ne prendrai ce risque, l’homme est trop mauvais. Je préfère mourir ici plutôt que de risquer de contaminer une nouvelle planète avec des êtres comme vous, les policiers des maitres.
– Monsieur Arthur, on vous connait fort bien. Sachez que les Maitres ne sont plus maitres de grand- chose, bien confortablement installés dans leurs fauteuils, il est bon pour eux de croire qu’ils commandent, mais c’est nous qui dirigeons tout ici et vous devriez savoir que la mort de quelques centaines de personnes ne nous a jamais empêché de dormir. Vous devriez reconsidérer notre proposition si vous ne voulez pas les avoir sur la conscience.>>
Arthur et les quatre chercheurs se regardèrent, avant que Niorde ne prenne la parole :
<< Messieurs ! Pouvons-nous nous concerter quelques minutes pour prendre la bonne décision ?
– Je vous laisse quinze minutes de tranquillité, prenez votre temps. >>
Les cinq hommes prirent la direction d’une salle non loin de là. Arthur prit la parole :
<< Niorde ! Quand je donne un ordre il est indiscutable, je te trouve bien présomptueux en te permettant de le remettre en cause.
– Arthur, tu te rends bien compte que tu ne peux pas de ta propre décision offrir en pâture toute ces personnes aux policiers des maîtres, tu sais bien qu’ils n’hésiteront pas une seule seconde à tous les tuer. Hommes, femmes, enfants ne sont pas le genre de distinction qu’ils font.
– Oui répondit Théodore. Niorde a raison, c’est une décision trop lourde de conséquences…
– Et cette planète que vous offrirez en pâture à ces hommes, y pensez-vous ? Peut-être y a-t-il de la vie là-bas, après tout on n’en sait rien, peut-être y a-t-il aussi une nature à préserver, je suis navré mais la réponse est non. Nous allons rester ici, quitte à laisser ces hommes s’amuser avec nos membres et nous- mêmes.
– Je suis navré, tellement navré rétorqua Niorde. >>
Il sortit un revolver de sa veste et tira dans le cœur d’Arthur. Tous ses collègues hurlèrent. Les policiers entrèrent dans la pièce :
<< C’était quoi ce coup de feu ! ?
– C’était moi ! répondit Niorde. Je ne pouvais pas me résigner à vous laisser assassiner des innocents, j’ai donc choisi de n’en tuer qu’un. >>
Niorde s’effondra au sol en pleurs, et serra fort le cadavre de son ami.
Les préparatifs étaient terminés, tous les membres de la société secrète et les policiers étaient dans le vaisseau. Les quatre chercheurs avaient en ligne de mire la planète qu’ils visaient, Ils étaient sur la deuxième planète autour du soleil et s’en allèrent vers la troisième, celle qu’ils surnommaient la planète bleue !
Belle chute je ne m’y attendais pas.